2017
Que vive notre mémoire !
Il y a 75 ans naissait le premier monstre atomique.
Ses pères créateurs l’appelèrent prosaïquement Chicago-Pile1
(Sa petite sœur née en France 6 ans plus tard
portera le petit nom charmant de « Zoé »)
Quoique très volumineux, CP1 n’était pas bien efficient.
Mais son engeance est aussi infernale qu’infinie.
Le stock mondial de plutonium accumulé
depuis 75 ans atteint aujourd’hui 500 tonnes.
C’est peu ? Ça tiendrait dans votre chambre !
MAIS ça fait tout de même de quoi…
♥ empoisonner 1000 fois l’humanité,
♥ bombarder 100 000 fois Nagasaki !
En cette année 2017 où nous serons la cible convoitée
de multiples sollicitations civiques et citoyennes,
Ne nous trompons pas d’urgence,
Faisons le choix d’un avenir bâti sur la mémoire.
281_Anti Nuke GALLERY (capture d’écran)
Car l’année 2017 s’annonce curieusement :
De nombreuses incertitudes politiques, sociétales, environnementales assombrissent dangereusement notre horizon. Repli sur soi, nationalisme identitaire, patriotisme hérité de temps révolus, et toutes leurs dérives programmatiques, ont de quoi inquiéter les citoyen-nes ouvert-es sur le monde que nous nous efforçons d’être.
Fort heureusement des milliers d’initiatives citoyennes continuent de germer, portant l’espoir d’un monde libre, pacifique, fraternel, comme nous voulons le transmettre aux enfants de toutes les terres de notre Terre.
Violente, mortifère, totalitaire, l’énergie nucléaire n’a pas de place dans un tel monde.
L’industrie nucléaire, civile et militaire, lègue aux générations futures un héritage inquiétant, ingérable, inacceptable.
Inventée pour inspirer la terreur et pour exterminer, elle a déjà un beau palmarès. Ses méfaits se manifestent depuis longtemps : morts précoces de nos découvreurs de l’atome – érigés depuis en héros nationaux –, victimes des bombes, des essais atomiques ou des catastrophes nucléaires, mineurs d’uranium de France, d’Afrique, ou d’ailleurs, travailleurs intérimaires assurant la maintenance dans nos centrales, cobayes de tous horizons…, le tribut est déjà lourd, sans compter les impacts sur les écosystèmes, faune et flore.
Hélas, le temps qui passe efface inexorablement le souvenir accablant de ce passé riche de courage et de dévouement, lourd de sacrifices, de souffrances et de supplications.
Et c’est bien ce qu’espèrent les puissances nucléophiles qui nous gouvernent : qu’on oublie les victimes, qu’elles cessent d’interpeller nos consciences, qu’elles renoncent à réclamer leur dû, qu’elles disparaissent.
Ainsi s’étouffera notre indignation, ainsi s’endormiront nos propres peurs. Et les puissances nucléaires, toutes unies dans une belle convergence, pourront continuer tranquillement d’intoxiquer le monde, de le mener à la prochaine catastrophe.
La radioactivité n’a pas de frontières, les ambitions des dirigeants du petit club des nations nucléophiles non plus. Qu’il s’agisse de vendre un réacteur, du combustible, ou du retraitement, la Terre entière est leur marché.
Leur force de frappe : la répression armée contre les peuples qui protestent, la loi du silence pour ceux qui voudraient s’informer, le mensonge pour ceux qui pourraient douter.
Ne soyons pas complices, n’y ajoutons pas l’oubli.
C’est pourquoi « Sortir du nucléaire-Pays de Rennes » continuera en 2017 son travail de dénonciation des mensonges, et de soutien aux témoignages des victimes.